Rencontre avec une zoothérapeute

zootherapeute rencontre dr franck

Pour cet article, nous avons l’opportunité d’échanger avec une intervenante en zoothérapie (et également technicienne en santé animale d’expérience).

Son nom est Mélissa Patenaude-Monette 🙂

En espérant que vous apprécierez cette entrevue.

***
Bonjour Mélissa, merci de te joindre à nous pour aider à en savoir plus sur cette branche de la santé animale qui est à la fois appréciée de tous et malgré tout un peu mystérieuse par moment.


D’abord, parle-nous de ce qui t’a mené à prendre cette formation ?

J’ai décidé de suivre cette formation afin de relier mes deux passions, c’est-à-dire les animaux et la relation d’aide.

Pour moi, la relation entre l’animal et l’humain est plus que bénéfique à plusieurs niveaux et en étant diplômé en tant qu’intervenante en médiation animale (Zoothérapeute) je peux maintenant offrir un service adapté en compagnie de mon animal.


Est-ce que tu peux nous parler des débuts de la zoothérapie dans le monde? Comment ça a commencé cette idée d’utiliser les animaux pour aider les gens?

L’alliance entre les animaux et les humains remontent il y a très longtemps.

L’évolution humaine s’est faite en co-développement avec les animaux. L’humain est à la base un primate sociable et capable d’interagir.

Le chien a évolué et a été domestiquer tout comme le cochon et plusieurs autres espèces. Les animaux font partie de la vie des humains à partir de la préhistoire jusqu’à maintenant. Le tout a évolué au fil des années, par exemple la présence des chiens en psychiatrie en 1919.

On peut se souvenir de la présence des chiens aux blessés de guerre en 1942.

Dans les années 1950, nous avons Boris Levinson nommé le père de la zoothérapie qui travaille avec son partenaire chien avec les enfants atteint de l’autisme. Il y a aussi plusieurs congrès de zoothérapie un peu partout dans le monde comme le Congrès International de Zoothérapie au Québec, Green Chimneys aux États-Unis, ISAZ (International Society for anthrozoology) et IAHAIO à Paris.

melissa patenaude monette dr franck
Mélissa Patenaude-Monette

Qu’est-ce qui t’as le plus surpris dans ce que tu as appris dans ces cours ?

Au début de mes cours, j’essayais d’être très structuré et organisé dans mes interventions.

Oui on doit savoir où on veut aller et avoir un objectif en tête, mais on travaille avec un animal et des humains et ça laisse place à beaucoup d’adaptations au fil de l’intervention.

Ce qui m’a le plus surpris c’est le non verbal que l’animal a pour communiquer quelque chose.

De ne jamais minimiser le non verbal de l’animal, car c’est lui qui fait le reflet des sentiments des gens.

De laisser l’animal interagir et cela laisse place à des moments indescriptibles auxquels je ne peux même mettre de mots tellement que le moment se vit et ne se nomme pas.

Ces moments sont la raison pour laquelle la zoothérapie me donne des frissons et me fait pratiquer ce métier.


Quels sont les bienfaits que tu as observé avec la zoothérapie ?

La zoothérapie permet aux gens d’évoluer en présence de l’animal.

Elle agit à plusieurs niveaux comme acquérir de nouvelle compétence tant au niveau académique qu’au niveau personnel, diminution stress/anxiété, diminuer l’isolement, l’organisation, l’estime de soi, gestion des émotions.


Existe-t-il des espèces d’animaux plus (ou moins) intéressants pour faire ce type d’intervention?

Je crois que tous les animaux apportent une différente perspective de traitement.

Chaque espèce a son propre caractère et apporte une vision et une interaction complètement différentes à l’intervention. Il y a aussi une possibilité de choisir l’animal en fonction des goûts du client et ce que l’animal peut nous apporter comme levier au cours de l’intervention.

Ce qu’on voit le plus fréquemment en zoothérapie sont les animaux de la ferme, donc chèvre, cheval, cochon et l’alpagas.

Les petits rongeurs comme le cochon d’inde, le lapin et le hérisson. Et bien évidemment le chien, le chat et les oiseaux.


Puis j’ai compris que ton propre chien était aussi ‘en formation’. Comment ça se passe jusqu’à maintenant? C’est difficile pour un animal d’être certifié?

Effectivement, Raya ma petite chihuahua, a fait la dernière année d’étude avec moi et elle a reçu sa certification.

On doit tout d’abord avoir un animal qui est porté à aller vers les gens, c’est la première chose qui est très importante. Tout le long de la formation, on nous apprend comment notre chien doit se comporter en intervention. On doit prendre le temps de faire plusieurs exercices et désensibiliser notre animal, s’il a certaines craintes comme par exemple les ascenseurs, les chaises roulantes ou autres peurs.

Notre animal doit se sentir bien lors d’une intervention et pouvoir compter sur son maitre afin de se faire valider qu’il fait la bonne chose.

Raya a été évalué par une intervenante en comportement canin qui est certifié Évaluateur Bon Voisin Canin.

Cette évaluation consiste à voir comment l’animal agit dans différentes situations, si l’animal a des peurs, acceptation des étrangers et plusieurs autres points. Suite à cette évaluation, notre animal peut pratiquer en zoothérapie ou non selon son tempérament et sa façon de réagir face à certaines situations.

Ce n’est malheureusement pas tous les chiens qui passent cette évaluation et d’autres doivent travailler sur certaines choses et refaire l’évaluation par la suite afin d’obtenir la certification.

raya dr franck
Raya

Pour finir, qu’est-ce que tu voudrais que les gens retiennent sur la zoothérapie ?

L’intervention en médiation animale n’est pas de l’accompagnement.

Il y a une très grosse différence entre de la zoo animation, de l’accompagnement et de l’intervention. La zoothérapie permet aux gens dans le besoin de cheminer en présence d’un animal, dans plusieurs situations. Nous créons des interventions spécialisées au besoin de la personne afin de la faire progresser à plusieurs niveaux.

La zoothérapie a sa place dans plusieurs milieux comme dans les classes spécialisées, CHSLD, RPA, toxicomanie et plusieurs autres. La zoothérapeute va être amené aussi à travailler avec plusieurs quarts de métier comme les psychologues, sexologues, TES, TS, physiothérapeutes, enseignants et plusieurs autres types de métiers.

N’hésitez pas à consulter la Corporation des Zoothérapeutes du Québec afin de trouver un intervenant certifié et qualifié qui pourra vous éclaircir dans votre démarche.

Pour terminer, ne jamais sous-estimer la médiation animale, car elle peut apporter beaucoup aux gens, faciliter la tâche aux intervenants et permettre aux patients d’évoluer de façon stimulante.

Lectures complémentaires

1 thought on “Rencontre avec une zoothérapeute

Comments are closed.